jeudi 28 mai 2015

Suivi de la luzerne...

Source : AN MARTENSEN - Alfalfa and Alfalfa improvement 1988
Les parcelles les plus avancées montrent une luzerne plutôt en forme!
Elle pousse... et grâce à l'alternance de la pluie et du soleil, elle pousse plutôt vite!!

Le seul hic est que les parcelles se salissent... et ce n'est pas bon signe car certaines plantes (comme le chardon) poussent plus vite que la luzerne, et peuvent donc entrer en concurrence avec celle-ci. Et malheureusement, la luzerne, en concurrence a plutôt tendance à arrêter de pousser!!

Ci-dessous une petite photo prise à Virac, hier.  



A cette vitesse là, je peux espérer avoir une coupe à vendre fin juillet... 
(Enfin, si il continue à pleuvoir de temps en temps!!!)

A bientôt pour suivre ma seule minuscule parcelle de blé!

Vanessa.

mardi 19 mai 2015

Agriculture et gestion de l'eau, conférence de Konrad SCHREIBER

Une autre conférence débat... autour de la gestion de l'eau.

Pour la petite histoire, c'est suite à une conférence de Konrad SCHREIBER que j'ai décidé de devenir agricultrice. Il m'a permis de découvrir une agriculture différente de celle que je connaissais; une agriculture formidable!

Qui est Konrad SCHREIBER? C'est un agronome, actuellement chef de projet à l'IAD (Institut de l'agriculture durable).

Quelle est sa vision de l'agriculture? La nature est le modèle de durabilité de l'agriculture rentable. 
La foret est autonome... elle devrait être un modèle!

La problématique de cette conférence était l'eau : l'eau pour l'agriculteur, l'eau pour la société.

Selon Konrad SCHREIBER, un sol ne doit jamais être nu. Il doit en permanence être couvert par des végétaux. Un sol nu se meurt. Un sol couvert vit et produit. Par cette couverture végétale, nous utilisons la seule ressource renouvelable à notre disposition, le soleil, pour nous permettre de manger, de produire de l'énergie.

Par conséquent, la couverture végétale va permettre, soit de récolter pour nous nourrir directement ou indirectement, soit de récolter afin de produire de l'énergie, soit de laisser la couverture au sol pour le nourrir "lui".

Sa vision est que la maîtrise par l'agriculteur de la couverture végétale va permettre d'améliorer les rendements en améliorant la fertilité des sols, en limitant les besoins en eau (irrigation) car la couverture limite l’assèchement des sols...
C'est une sorte de cercle vertueux de la productivité agricole.

Sa vision du bio?
Elle sera l'agriculture de demain. Pour plusieurs raisons, mais principalement pour la gestion de l'eau potable. Bien sûr l'agriculteur n'est pas le seul pollueur de l'eau (certaines industries y participent fortement; le consommateur aussi dans ses choix d'alimentation, de produits ménagers...); mais l'impact d'une agriculture intensive non bio a un impact direct sur l'eau que l'on doit rendre potable avant de la diffuser dans les réseaux...; et donc, elle a un impact sur le prix de l'eau. Cet enjeu est donc un enjeu de société.



Pour aller plus loin :
http://www.tedxlarochelle.com/edition-2014/konrad-schreiber/
http://www.agridurable.fr/fr/bonnes-pratiques-de-lagriculture-durable


vendredi 15 mai 2015

Les semis 2015 sont terminés!




Çà y ait… toutes les parcelles sont semées*, soit environ 58 hectares de luzerne, et 1 hectare de blé (semé en octobre).

Techniquement, le semis s’est fait avec un vieux tracteur, vraiment pas confortable, et un vieux semoir plutôt fiable… Nous verrons le résultat dans quelques semaines. Globalement, pour un premier semis, je suis plutôt satisfaite !

Concernant la luzerne, la période de semis a été plus longue que prévue notamment à cause de la météo plutôt pluvieuse qui m'a empêchée de semer l'ensemble des parcelles sur la même semaine.

De plus, les terres avaient été laissées relativement propre à l’automne, mais, la nature n’aimant pas le vide… l’hiver a laissé de nombreuses plantes se développer… 

Principalement du raygrass (qui peut malheureusement faire une très mauvaise concurrence à la luzerne en terme d’occupation du sol), un peu de véronique, quelques pieds de chardon et de prêle dans les coins humides.

Le choix de la gestion de ces plantes a été adapté à chacune


Véroniques
  • Véronique, leur cycle se terminant très tôt (elles sont en fleurs en mars), j’ai estimé qu’elles n’allaient pas entrer en concurrence avec la luzerne.
Raygrass... si je l'avais semé... le résultat aurait été le même!


Chardons
  • Raygrass et chardons, destruction (mécanique, pas chimique !!)


Prêle sortant tout juste de terre!
  • Prêle, je les garde pour faire des essais de purin de prêle (sorte de potion magique des agriculteurs bio ??)


Mais, en conclusion, j'ai été obligée de retravailler légèrement le sol avant d’envisager le semis; et cela malgré le risque d'érosion lié aux pluies. Par chance, les pluies s'ont pas fait de dégâts sur les parcelles; toutefois, je vais éviter à l'avenir de prendre de tels risques.

Espérons maintenant une alternance de plusieurs jours de beau temps, et un peu de pluie afin que ma luzerne pousse vite! 
Mon objectif est de vendre une coupe, et d'utiliser cette luzerne comme couvert végétal permanent... 

* Toutes les parcelles, sauf une... dans laquelle je vais faire des essais de mélilot, sarrasin, fenugrec, phacélie, carthame...

mardi 12 mai 2015

Culture et agriculture pour demain - Retour sur la conférence de Marc DUFUMIER, avril 2015

C'est avec un peu de retard que je reviens sur la conférence débat du 8 avril 2015 concernant l'avenir de l'agriculture.

Marc DUFUMIER est un "grand" (par la taille et par ses compétences) agronome français, de sensibilité écologique. Ces recherches et ses écrits se sont orientés essentiellement vers le développement agricole des pays du sud.

Sa présentation passionnante m'a replongée dans mes années universitaires où pendant des heures entières les théories dites classiques nous étaient expliquées. 

Marc DUFUMIER a parlé d'économie mondialisée

De la main invisible d'Adam Smith qui régule les marchés à la théorie des avantages comparatifs de Ricardo, nous retrouvons aujourd'hui les fondements de notre économie mondialisée, et les fondements des décisions prises par le FMI pour réguler (ou pas!!) les marchés mondiaux.

Aujourd'hui, nous vivons dans ce monde là. Et il faut bien reconnaître que finalement, heureusement que nous sommes en France, sinon, nous aurions peut-être un peu plus faim...

Car la problématique soulevée par Marc DUFUMIER est que ce système ne permet pas à tous de se nourrir correctement, par conséquent, ce système ne peut pas durer...
(Bien sûr, je résume très brièvement sa pensée!!)

Marc DUFUMIER souhaite que les paysans du monde entier puisse se nourrir, et nourrir l'ensemble de la planète. La théorie des avantages comparatifs de Ricardo est dangereuse dans son application à l’échelle mondiale. 
Comment vendre au même prix un kilo de riz qui aura demandé quelques minutes de travail en France contre plusieurs heures dans les rizières au Vietnam? 
Combien d'heures de travail pour, en échange de ce riz vendu, recevoir de quoi vivre normalement et répondre aux besoins primaires de tout un chacun?
La gestion mondiale des cours des céréales génère une très grande pauvreté chez les paysans dits "du sud", ceux là même qui travaillent chaque jour pour nous donner de quoi manger...


Bref, cette formidable conférence remet les choses à sa place et montre clairement les limites de notre système actuel. Il place également le consommateur face à ces responsabilités lorsqu'il achète de quoi se nourrir.

Marc DUFUMIER a aussi parlé du bio. 

Et si les cantines ne proposaient que du bio local? 
Ne serait se pas là le début du changement? 
Savez-vous que les pesticides peuvent priver les enfants, qui entre leur vie in utero et la fin de l'adolescence consomment des fruits et des légumes traités, de 10 ans de vie en bonne santé ? Savez-vous que nos séniors actuels sont probablement ceux qui vivront le plus longtemps en bonne santé?
Proposer du bio, c'est soutenir une certaine agriculture, plus propre, et finalement moins chère pour notre société (Moins de problème de pollution de l'eau, moins de maladie...). Proposer du bio local c'est aussi soutenir un modèle économique qui n'exploite pas certains paysans du monde, et qui au contraire permettre à chacun de manger à sa faim.
Et si, en posant les chiffres on s'apercevait que subventionner le bio était rentable? L'eau du robinet couterait moins chère, les comptes de la sécurité sociale seraient moins dans le rouge!...

Marc DUFUMIER parle aussi des sols.

L'érosion générée par nos pratiques culturales (labour profond...), l'industrialisation de l'agriculture conduit à une diminution des rendements. 
Les terres sont moins fertiles qu'il y a 50 ans. 
Bien sûr, on compense avec de l'engrais chimique. 
Mais cet engrais... qu'est ce que c'est? Un dérivé du gaz russe importé... donc, une ressource non renouvelable; qui aura probablement disparu dans 20 ou 30 ans.
On a choisi des variétés de céréales plus performantes. 
Mais, n'est ce pas fait au détriment de la biodiversité? Et surtout dans une démarche d'homogénéisation des cultures et donc des saveurs proposés ensuite au consommateur?
Est cela que nous souhaitons transmettre à nos enfants?
Des terres non fertiles, des goûts standardisés?
(on voit par exemple que la recherche systématique d'un haut niveau de gluten dans le blé génère aujourd'hui des intolérances et donc des frais de santé...)

Bref... il est peut être temps de faire une révolution verte dans notre monde paysan...






dimanche 10 mai 2015

Avancée de la luzerne... Au 10 mai 2015!

Au 4 mai 2015, sur les parcelles semées 10 jours plus tôt
Dessin extrait de A.N. MARTENSEN-- Alfalfa and alfalfa improvement, 1988


Dans les parcelles semées, la luzerne est sortie de terre et la levée semble correcte. 

Sur ce dessin, on peut constater que la croissance de la luzerne est assez spectaculaire car il faut savoir que la graine ne pèse même pas 1 gramme...

A ce jour, il y a quelques attaques de limaces, mais, rien de très grave pour le moment. Si le développement se fait correctement, dans quelques jours, les limaces chercheront autre chose à grignoter car la luzerne ne sera plus appétente pour elles!


Apparition de la luzerne
(Je prendrais mon appareil photo la prochaine fois car mon téléphone ne permet pas vraiment de faire des photos de qualité!)

La photo montre bien que la luzerne sort de terre, mais, les autres herbes indésirables également.

Sur l'ensemble des parcelles, et afin de favoriser le développement de la luzerne, le sol a été travaillé superficiellement (Environ 10 cm pour le premier passage, puis 5 cm pour le second) avec un CLC, puis une herse rotative.

Mon objectif est de ne pas travailler le sol... (je n'ai donc pas de charrue...). Toutefois le passage du conventionnel au bio demande une grande réflexion sur la manière de gérer le salissement des parcelles. A ce jour, ma vision est d'implanter une luzerne, puis d'utiliser cette luzerne comme couvert permanent du sol. Un autre article détaillera tout cela!!